Interview de Damien Cavaillès, CEO de WeLoveDevs
Quel est votre parcours ?
Je m’appelle Damien. Je me suis installé à Lille pour étudier à l’ISN, une école d’ingénieur. Lors de ma dernière année d’étude, j’ai fait un échange au Canada et j’ai obtenu une maîtrise en informatique.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer JeChercheUnDev / WeLoveDevs ?
Je ne pensais pas que la création d’entreprise était accessible pour moi, car on ne m’a pas appris ça à l’école. Mais je me suis fait une expérience via Start-Up Week-End. Ce sont des événements qui ont lieu le week-end et qui permettent de rencontrer des gens et de monter des projets avec eux. Je me suis alors rendu compte que je n'avais pas besoin de faire une école de commerce pour monter une entreprise. J’ai commencé à travailler sur plusieurs entreprises avant de partir au Canada. La première boîte sur laquelle j’ai travaillé, c’était pour du covoiturage instantané. À l’époque, Uber n’existait pas. J’avais une vision très forte de ce que je voulais, mais je ne m’intéressais pas aux besoins des clients ni à leurs problèmes. J’ai lancé JeChercheUnDev / WeLoveDevs un peu par hasard, un 25 décembre chez mes parents, et en 48h j’avais déjà un lead que j’avais revendu à un freelance. À partir de là, j’ai travaillé uniquement le besoin des clients.
À la 3W Academy, on propose des formations bootcamp en alternance. Pouvez-vous nous parler un peu de l’évolution de ce marché ?
Le marché a beaucoup changé et va continuer d’évoluer. Quand je me suis lancé en 2013, le marché commençait à être perturbé par des acteurs comme EPITECH et EPITA qui montraient déjà qu’il y avait autre chose que des grandes écoles. À l’époque, le marché ne créait pas beaucoup d’emplois parce que les écoles d’ingénieurs ne formaient pas suffisamment de personnes pour que les entreprises remplissent tous les postes. C’est à cette époque-là que certaines initiatives ont vu le jour, comme la 3W Academy et la Syntec Numérique. Si on ne forme que des jeunes gens aux métiers du numérique, on ne va pas arriver à répondre aux besoins du numérique, car le numérique a vraiment explosé ces 5 dernières années. C’est là que le besoin de reconvertir des gens depuis d’autres filières est devenu nécessaire pour répondre aux besoins des entreprises.
Quelle est votre conviction chez JeChercheUnDev / WeLoveDevs ?
Notre conviction, c'est qu’un développeur web doit trouver par lui-même le job qui le rendra heureux. Si on fait quelque chose qui nous passionne, même si c’est difficile de trouver un poste ou d’avoir la compétence, on va y arriver, car c’est la passion qui nous donne la capacité à persévérer.
Quelles sont les offres d’emploi présentes aujourd’hui sur le marché ?
Chez WeLoveDevs, on est vraiment spécialisés dans le développement informatique. On va avoir tout type d’entreprises qui recrutent des développeurs : des petites et grandes entreprises comme Oui SNCF, le Crédit Agricole Nord de France, des éditeurs de logiciels, des start-up, des agences de communication… On peut trouver des offres en CDI, des missions en freelance et également des stages et alternance.
Comment ça se passe pour l’alternance ? Est-ce que c’est aux entreprises de vous contacter ?
On fonctionne beaucoup par candidature spontanée. Toutes les entreprises peuvent avoir une page entreprise gratuitement. Elles peuvent payer ensuite pour avoir plus de fonctionnalités ou pour avoir des annonces. Les candidats peuvent donc postuler directement en les contactant comme sur LinkedIn via un chat. Parmi les technologies qui sont les plus recherchées, on trouve JavaScript, React, PHP, Python, Java… C’est vraiment représentatif du marché, nous n’avons pas d’influence dessus.
Quel conseil pourriez-vous donner à quelqu’un qui recherche une alternance ?
Il faut avoir une vision claire du marché. Il y a 14 000 entreprises qui recrutent des développeurs dans l’année et pas uniquement des ESN. 95% du temps, si les entreprises refusent une candidature, c’est parce que ce n’était pas la bonne période ou bien que l’on n’était pas la bonne personne pour ce contrat. Il ne faut pas hésiter à se rapprocher des développeurs et des dirigeants par mail, mais aussi par téléphone. Ça peut vraiment faire une différence quand un candidat fait une relance téléphonique.
Quel conseil pour ceux qui sont en reconversion ?
Si vous êtes en reconversion, restez positif et ne vous laissez pas décourager. Il n’y a pas d’âge pour se reconvertir. Une reconversion demande beaucoup de discipline, le fait d’être dans un organisme de formation peut vous aider à faire les choses correctement.
Quels sont les profils les plus recherchés en alternance ?
Il y a 2 métiers en tension : le métier de développeur web et celui de développeur applicatif. Il ne faut pas négliger non plus les métiers du support IT et tout ce qui est maintenance applicative. Ce sont des postes qui sont beaucoup plus accessibles lorsque l’on est en reconversion. Enfin, les métiers hybrides, comme data analyst et marketing digital, sont également de très bonnes pistes lorsque l’on a déjà eu une expérience auparavant. Les développeurs représentent la moitié des besoins. Mais il y a énormément de métiers hybrides qui sont de très bonnes niches. Ne vous focalisez pas uniquement sur le métier de développeur. Il y a plein de métiers dans le numérique
La 3W Academy propose 3 cursus en alternance d’une durée de 12 à 24 mois pour des niveaux débutants à confirmés : formation développeur junior intégrateur/développeur web en 16 mois, formation développeur full stack en 12 mois et formation concepteur/développeur d’applications en 24 mois.
Quel conseil pouvez-vous donner à un développeur web junior pour qu’il trouve son premier job ?
La plupart des recruteurs ont du mal à faire des feedbacks aux développeurs web, car ils ne connaissent pas le code. C’est pourquoi ils préfèrent recruter des personnes qui ont une première expérience. Mais il ne faut pas se décourager. Il ne faut pas hésiter à contacter des développeurs en poste et leur demander de vous accompagner en tant que mentor.
Quelles sont les qualités et compétences pour devenir développeur ?
On néglige beaucoup les softs skills. Or il faut beaucoup de soin et de rigueur pour devenir développeur web. C’est un métier qui plaît beaucoup aux introvertis, où l’on résout des problèmes toute la journée et où l’on n’échange pas beaucoup avec les gens. Une affinité pour l'algorithmie et la capacité à raisonner sont également indispensables.